Urgences chien : chenille processionnaire

Urgences Vétérinaires Côte Basque

Attention, en cas de contact avec des chenilles processionnaires, il s’agit d’une urgence !

Les chenilles processionnaires occasionnent des lésions cutanées et oculaires ainsi que des atteintes buccales marquées chez les animaux.

L’envenimation se produit essentiellement à la fin de l’hiver et au début du printemps. Les chenilles descendent alors des pins et se déplacent au sol en file indienne avant de s’enterrer pour confectionner un cocon et se transformer en chrysalide.

Quels sont les signes ?

  • Le chien bave abondamment par irritation de la langue et de la cavité buccale.
  • Il prend un faciès d’hippopotame avec l’oedème généralisé des lèvres, de la langue et des babines.
  • Au début les symptômes, se limitent à un prurit soutenu de la face et des membres.

Vous pouvez rincer la zone touchée à l’aide d’une eau javellisée diluée à 1% pour évacuer et neutraliser les poils urticants mais attention il faut mettre des gants pour examiner et manipuler votre animal.

Plus vite votre animal sera pris en charge par un vétérinaire, meilleure sera la récupération.

La prise en charge aux urgences

En fonction de l’examen et de l’importance des lésions, le traitement visera à enrayer les processus inflammatoires par l’injections de corticoïdes pour éviter les conséquences de l’envenimation (nécroses de la langue).

Si les lésions sont déjà à un stade avancé, l’utilisation d’antibiotiques pendant une dizaine de jours sera préconisé. Il est alors recommandé de nourrir l’animal avec une alimentation liquide puis molle dans un second temps. Lors d’atteinte buccale importante, l’évolution vers la cicatrisation et la reprise fonctionnelle se fait en 10 jours à 1 mois.

Toutefois, la nécrose linguale peut laisser d’importantes séquelles (aspect crénelé du pourtour de la langue).

Quel est le processus de l’envenimation ?

  • Les chenilles processionnaires disposent de poils urticants implantés dans des replis de la surface dorsales de leurs segments abdominaux.
  • On considère ainsi qu’une chenille possède environ un million de poils urticants.
  • Ils provoquent des lésions non seulement par contact direct, mais également par dissémination aérienne.
  • Les symptômes généraux d’abattement apparaissent en 2 à 3 heures après le contact.
  • La nocivité des poils est due à deux facteurs : 1) La structure barbelée du poil, elle peut être assimilés à une flèche ou à un harpon et 2) la substance urticante, elle est libérée lors de la rupture du poil, à la faveur d’un frottement ou d’un grattage
  • La dangerosité dépend du stade de maturité des larves. Les poils urticants apparaissent partiellement à partir du troisième stade larvaire (au niveau du 1° et du 8° segment abdominal). Au stade L4, leur implantation s’étend au bord postérieur de chaque segment. Au stade L5 l’ensemble des 8 segments abdominaux sont entièrement équipés.

Lorsque la chenille se sent agressée ou stressée, les replis s’ouvrent comme les pages d’un livre et libèrent les poils dans l’air, qui peuvent alors être dispersés par le vent. Leur forme de harpon leur permet de pénétrer et de se fixer dans l’épiderme de l’agresseur. En réponse à la démangeaison, le frottement conduit à la rupture du poil et à la libération de la substance urticante.

Le cycle de développement de la chenille processionnaire du pin

Son cycle de développement se divise en deux étapes : une phase aérienne et une phase souterraine.

Ce cycle est habituellement annuel, mais il peut se prolonger jusqu’à cinq ans selon les conditions de température et d’ensoleillement.

Au printemps

De mars à avril : les chenilles quittent leur nid et partent en procession à la recherche d’un site favorable à leur métamorphose. Elles sont grégaires et vivent en colonie quel que soit le stade de développement. Cette particularité physiologique disparaît au stade adulte.

De mai à juin : les chenilles s’enfouissent dans le sol afin de se transformer en adultes (stade chrysalide).

À la fin de l’été

Les adultes émergent au coucher du soleil sous forme de papillons nocturnes. Ils vivent très peu de temps et meurent dans les 2 jours qui suivent l’accouplement.

Les femelles déposent alors leurs oeufs (environ 200) le long des aiguilles du pin, en les recouvrant par de nombreuses petites écailles qu’elles prélèvent à l’extrémité de leur abdomen. Ces écailles sont disposées comme les tuiles d’un toit, et aboutissent à la formation d’un manchon cylindrique de quelques centimètres de long, dont la couleur est proche de celle des bourgeons du pin.

À l’automne

Un mois après la ponte, les chenilles éclosent et se regroupent à la recherche d’aiguilles à grignoter. Elles vont parvenir à l’état adulte en passant par 5 stades larvaires successifs, entrecoupés à chaque fois de mue.

Dès l’éclosion, les chenilles tissent un réseau de soie très léger autour du manchon de ponte. La nuit, elles sortent s’alimenter et retrouvent leur nid par le chemin de fil de soie. Elles l’abandonnent et en retissent un nouveau à chaque fois que la nourriture vient manquer, tout en se dirigeant vers des endroits plus ensoleillés, où elles pourront construire leur nid définitif.

L’hiver

A leur quatrième génération, les chenilles vont passer les mois les plus froids dans leur nid d’hiver. Il est exposé à l’extrémité des branches les plus hautes et les plus ensoleillées pour faire face aux températures hivernales.

A la tombée de la nuit, les chenilles passent à travers les mailles pour quitter l’abri à et s’alimenter. En journée, elles restent dans le nid pour digérer et constituer des réserves indispensables à la sécrétion de soie et l’entretien du nid.

L’alimentation continue ainsi pendant toute la période hivernale. Lorsqu’il y a surpopulation ou si la température nocturne avoisine les 0°C, on peut observer des processus d’alimentation en journée.