Convulsions et épilepsie chez le chien et le chat
Des crises de convulsions peuvent apparaitre sans prévenir, chez le chien comme chez le chat, quel que soit leur âge.
Tous les muscles, des membres comme des mâchoires, se contractent, l’animal titube et chute sur le côté. L’animal peut saliver, uriner ou déféquer, voire également perdre connaissance. On parle de crises complètes.
La situation ne dure généralement que quelques minutes mais reste très impressionnante.
Il convient de limiter les manipulations car l’animal n’est pas forcément conscient et pourrait vous blesser ou vous mordre, notamment si vous souhaitez attraper la langue !
Si la situation se prolonge au-delà de quelques minutes, ou si d’autres crises surviennent, il convient de consulter immédiatement en urgences pour éviter une aggravation de la situation.
Une crise complète n’est pas mortelle mais la succession de crises est toujours grave et peut-être délétère voire fatale.
Inversement, les crises sont parfois incomplètes ou partielles, et les symptômes plus « légers » : tremblements, vertiges, … Elles ne doivent pas non plus être négligées.
Agir vite
Dans un premier temps, en présence de crises fortes et rapprochées ou permanentes, l’animal doit être hospitalisé et les crises stoppées en urgence. On peut avoir recours à une anesthésie générale de l’animal dans les cas les plus sérieux.
Quelle origine ?
Une convulsion n’est pas une maladie mais plutôt un signe, le symptôme d’un dysfonctionnement du cerveau.
La situation la plus connue est celle de l’épilepsie idiopathique ou génétique liée à un dérèglement cellulaire. Cette anomalie est indétectable directement par les moyens d’investigations actuels. Le diagnostic se fait par l’exclusion des autres causes, et le contexte de race et d’âge du chien ou du chat. En général, l’épilepsie « vraie » ou primaire apparait entre 6 mois et 6 ans.
En dehors de cette situation, des lésions cérébrales, en particulier du cortex cérébral, peuvent être à l’origine de convulsions, qualifiées alors d’épilepsie secondaire. C’est le cas des malformations du jeune (hydrocéphalie) ou des tumeurs cérébrales, des animaux en général âgés de plus de 5 ans.
Enfin, les anomalies sanguines peuvent aussi affecter le fonctionnement cérébral et induire une épilepsie qualifiée de réactive. Il peut s’agir d’une affection métabolique (hypoglycémie, hypocalcémie, malformation du foie,..) ou d’une intoxication par des substances neuroactives.
Quels examens complémentaires ?
Les explorations en neurologie sont nombreuses, plus ou moins accessibles et rapidement onéreuses. Il convient donc d’adapter la stratégie d’exploration à la situation particulière de l’animal, notamment l’importance des crises, son âge, et son état général.
Les examens sont réalisés par étape en associant des explorations sanguines et/ou des examens d’imagerie, en passant par des examens du liquide cérébro-spinal.
En cas d’épilepsie idiopathique, tous ces examens sont normaux.
Quel traitement ?
En premier lieu, il convient de stopper les crises fortes, et ensuite d’identifier la cause pour envisager un traitement spécifique.
En présence d’épilepsie primaire, les recommandations actuelles orientent vers un traitement précoce dès les premières crises pour éviter une aggravation irréversible de la situation.
On parle alors de recrutement cellulaire, comparable à un feu de broussaille qui pourrait devenir incontrôlable, faute de moyens précoces mis en œuvre.
A retenir
Agir vite et fort sur les crises fortes ou groupées.
Rechercher une cause cachée de la maladie : prise de sang et/ou imagerie (IRM ou Scanner).
Traiter précocement les crises convulsives pour éviter un dérapage.